NEW YORK, IRVINE (Californie), 23 novembre 2015 (APM) - Pfizer va acquérir son homologue Allergan pour 160 milliards de dollars dans une opération reposant essentiellement sur un échange d'actions, ont annoncé les deux groupes lundi dans un communiqué commun.
Il s'agit de la plus grosse transaction jamais réalisée dans le secteur de la pharmacie. C'est également la plus importante annoncée cette année. Elle donnera naissance au nouveau numéro 1 mondial.
Pfizer et Allergan avaient annoncé fin octobre qu'ils étaient en discussions en vue d'un rapprochement, rappelle-t-on (cf
dépêche du 29/10/2015 à 15:31).
Pfizer va proposer 11,3 actions en échange d'une action Allergan. Sur la base des cours de clôture vendredi sur le New York Stock Exchange (NYSE), cela valorise chaque action Allergan à 363,63 dollars. Cela représente une prime de 16%. Par rapport aux cours de clôture au 28 octobre, dernière séance avant les premières rumeurs d'un rapprochement, la prime dépasse 30%.
Cette offre représente une "valeur d'entreprise" de 160 milliards de dollars pour Allergan, indiquent les deux sociétés.
Les actionnaires de Pfizer vont pour leur part recevoir une action du nouveau groupe créé en échange de chacune de leurs actions Pfizer. Cette opération permet à Pfizer d'opérer une "inversion fiscale". Il sera localisé fiscalement en Irlande, ce qui va réduire son taux d'imposition à 17%-18% une fois l'opération bouclée (contre une prévision d'environ 25% en 2015).
Le siège opérationnel de Pfizer restera à New York mais les bureaux de ses principaux dirigeants seront basés en Irlande.
Les actionnaires de Pfizer pourront, s'ils le souhaitent, échanger une partie de leurs actions contre du numéraire, sachant que Pfizer prévoit de dépenser entre 6 milliards et 12 milliards de dollars dans ce cadre.
En supposant que 12 milliards de dollars en numéraire seront versés, au terme de l'opération, les anciens actionnaires de Pfizer détiendront 56% du nouvel ensemble et ceux d'Allergan 44%.
La transaction devrait être bouclée dans le courant du second semestre 2016.
Pfizer anticipe plus de 2 milliards de dollars de synergies opérationnelles lors des trois années qui suivront ce bouclage.
La transaction devrait avoir un effet neutre sur le résultat par action ajusté de Pfizer en 2017, un effet "modestement" positif en 2018 puis un effet positif supérieur à 10% en 2019 et compris entre 15% et 20% en 2020. Ces chiffres doivent se comprendre en intégrant les programmes de rachat d'actions que le nouveau Pfizer entend mener après le rachat d'Allergan (en plus d'un programme en cours dans le cadre duquel 5 milliards seront dépensés au premier semestre 2016).
IAN READ RESTE PDG
Le nouveau groupe dégagera un flux de trésorerie annuel supérieur à 25 milliards de dollars à partir de 2018.
L'opération est soumise aux feux verts de plusieurs autorités de la concurrence, dont celle des Etats-Unis et de l'Union européenne, au soutien des actionnaires de Pfizer et d'Allergan, et à la cession par Allergan de ses génériques à Teva, comme annoncé fin juillet (cf
dépêche du 27/07/2015 à 11:42) et qui est prévue pour le premier trimestre 2016.
L'actuel PDG de Pfizer, Ian Read, restera PDG de la nouvelle entité. Le directeur général d'Allergan, Brent Saunders, deviendra directeur des opérations du nouveau Pfizer. Il aura la responsabilité des activités commerciales, de la production et de la stratégie.
Le conseil d'administration du nouveau Pfizer comptera 15 membres dont les 11 qui composent actuellement celui de Pfizer. Allergan y aura quatre représentants dont Paul Bisaro, actuel président d'Allergan, et Brent Saunders.
L'opération va élargir la présence de Pfizer dans les cinq domaines de spécialisation d'Allergan (esthétique et dermatologie, ophtalmologie, gastro-entérologie, neurosciences et urologie) et la renforcer dans la santé de la femme et l'infectiologie.
La nouvelle entité comptera plus de 100 programmes en phase intermédiaire ou avancée de développement (nouvelles molécules et extensions d'indications). Elle disposera également de "plus de ressources pour investir en R&D et en production afin de soutenir la croissance de l'activité innovante sur le long terme".
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