WASHINGTON, 15 février 2016 (APM) - L'association de la canagliflozine (Invokana*, Janssen, groupe Johnson & Johnson) et de la metformine à libération prolongée est plus efficace que ces deux composants en monothérapie chez les diabétiques de type 2 naïfs de traitement, selon une étude de phase III publiée dans Diabetes Care.
Les deux molécules sont combinées dans Vokanamet* (Invokamet* aux Etats-Unis), mais la metformine y est présente sous forme à libération immédiate. Homologuée en avril 2014 en Europe, cette association à dose fixe n'est indiquée qu'en deuxième ligne chez les diabétiques de type 2, ceux dont la réponse est insuffisante avec la metformine utilisée seule ou en association avec d'autres antidiabétiques.
Publiée dans Diabetes Care, une nouvelle étude de phase III financée par Janssen révèle l'efficacité de l'association en première ligne chez des diabétiques de type 2, mais avec une metformine à libération prolongée, et non immédiate comme dans Vokanamet*.
Si les deux molécules sont administrées séparément dans l'étude, elles font l'objet d'une nouvelle association à dose fixe développée par Janssen, dénommée Invokamet*XR (Extended Release) aux Etats-Unis, note-t-on. Un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) a été déposé auprès de la Food and Drug Administration (FDA) en novembre 2015.
Présentant un taux moyen d'hémoglobine glyquée (HbA1c) de 8,8% à l'inclusion, 1.186 patients naïfs de traitement ont été répartis en cinq groupes, deux prenant l'association canagliflozine (100 ou 300 mg par jour) et metformine, deux autres la seule canagliflozine (100 ou 300 mg), le cinquième seulement de la metformine.
A 26 semaines, les deux formulations de canagliflozine et de metformine entraînaient une réduction similaire du taux d'HbA1c (-1,77% à 100 mg, -1,78% à 300 mg), devant les trois monothérapies, qui obtennaient des résultats équivalents, entre -1,3% (metformine) et -1,42% (canagliflozine 300 mg). Avec la bithérapie à 300 mg de canagliflozine, la cible d'HbA1c est atteinte par 56,8% des participants, contre 43% de ceux sous metformine.
Les chercheurs notent également un effet favorable sur le poids à 26 semaines, allant jusqu'à 3,9 kg pour l'association canagliflozine 300 mg + metformine (-4,2%) contre -1,9 kg (-2,1%) sous metformine. L'effet sur les pressions systolique et diastolique était aussi plus marqué, bien que modeste, avec l'association.
La bithérapie a été bien tolérée avec moins de 3% d'effets indésirables sévères dans chaque groupe, "sans tendance particulière" entre eux, et avec une fréquence similaire d'hypoglycémies, notent les chercheurs. Rapportées dans plusieurs études portant sur la canagliflozine, les infections mycosiques génitales étaient observées au maximum chez 4% des hommes et 4,4% des femmes, contre 0% dans le bras metformine.
"Les diabétiques de type 2 naïfs de traitement répondent bien à un traitement de première ligne à base de canagliflozine et de metformine. Une étude de plus longue durée permettrait de mieux évaluer son impact à long terme", commentent les chercheurs.
En juillet 2015, Janssen a soumis à la FDA une demande d'extension d'indication pour Invokamet* en traitement de première ligne, rappelle-t-on. D'autres études ont confirmé l'efficacité d'associations de gliflozines et de metformine en première ligne, notamment avec l'empagliflozine (Jardiance*, Boehringer Ingelheim/Lilly) (cf
dépêche du 09/06/2015 à 17:35).
(Diabetes Care, publication en ligne du 19 janvier)
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