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L'Anses va se pencher sur de nouvelles études relatives à l'aspartame

MAISONS-ALFORT (Val-de-Marne), 13 janvier 2011 (APM) - L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) va se pencher sur de nouvelles études relatives à l'aspartame, a-t-elle annoncé mercredi sur son site internet.
Cela fait suite à des informations parues cette semaine dans la presse à l'occasion de l'annonce d'une conférence de presse organisée sur le sujet le vendredi 21 janvier par le Réseau environnement santé (RES).
Le RES est un regroupement d'associations, dont le porte-parole est le toxicologue et lanceur d'alertes André Cicolella. Il est essentiellement connu pour son action contre le bisphénol A, produit chimique présent dans le plastique des biberons par exemple.
Le RES a prévu d'organiser un point presse sur l'aspartame à l'occasion du passage à Paris d'un chercheur italien, Morando Soffritti, du centre de recherche sur le cancer Cesare Malfoni à Bologne (Institut Ramazzini), qui est l'auteur, avec son équipe, d'une "troisième publication [récente] mettant en évidence un effet cancérogène de l'aspartame".
Ces résultats sur la souris, publiés en décembre 2010 dans l'American Journal of Industrial Medicine, "montrent la nécessité de réévaluer les risques liés à une substance utilisée régulièrement par 200 millions de personnes dans le monde", ajoute le RES dans son invitation.
Le réseau d'associations a également mis en avant une étude épidémiologique danoise sur le risque d'accouchements prématurés, qui a été publiée en septembre 2010 dans l'American Journal of Clinical Nutrition.
L'étude de Soffritti a porté sur des souris mâles et femelles qui ont consommé des doses d'aspartame (jusqu'à 32.000 ppm) de la vie prénatale à leur mort.
Elle a montré une incidence significativement accrue et dose-dépendante de carcinomes hépatocellulaires et de cancers bronchio-alvéolaires chez les mâles, en particulier aux doses d'aspartame les plus fortes (16.000 et/ou 32.000 ppm). En revanche, aucun effet carcinogène n'a été observé chez les souris femelles.
LES METABOLITES DE L'ASPARTAME RESPONSABLES?
Ces effets carcinogènes pourraient être provoqués non par l'aspartame lui-même mais plutôt par ses métabolites, sachant que l'édulcorant est complétement métabolisé dans les voies gastro-intestinales. En particulier, la transformation du méthanol en formaldéhyde dans le foie pourrait expliquer les effets hépatocarcinogènes chez les souris mâles. La résistance de genre pourrait expliquer l'absence de tels effets chez les souris femelles, commentent les chercheurs.
Sur la base de ces résultats et d'essais similaires menés chez des rats par l'équipe italienne, "l'aspartame devrait être considérée comme un agent carcinogène multi-site et trans-espèces", concluent-ils en appelant à une ré-évaluation urgente de l'édulcorant.
L'étude danoise a été menée par Thorhallur Halldorsson, du Statens Serum Institut à Copenhague, et ses collègues, a analysé les données d'une cohorte de 59.334 femmes.
Elle a mis en évidence une association entre la consommation de boissons gazeuses, carbonées ou non, sucrées avec des édulcorants et un risque accru d'accouchement prématuré.
Ce risque était supérieur de 38% chez les femmes ayant consommé une cannette ou bouteille par jour ou plus de boissons gazeuses carbonées sucrées avec des édulcorants, par rapport aux femmes qui n'en prenaient pas du tout. Ce risque était augmenté de 78% pour une consommation de quatre cannettes ou bouteilles ou plus par jour.
L'association a été observée tant pour les femmes qui avaient un poids normal que pour celles en surpoids.
L'augmentation du risque était plus importante pour les accouchements prématurés précoces et moyennement précoces que pour les accouchements prématurés plus tardifs.
AUCUN RISQUE ACCRU D'ACCOUCHEMENT PREMATURE AVEC LE SUCRE CLASSIQUE
Aucune association statistiquement significative n'a été observée avec la consommation de boissons gazeuses carbonées ou non renfermant du sucre classique.
Les chercheurs estiment que d'autres études sont nécessaires pour rejeter ou confirmer ces résultats.
Depuis 2002, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa, qui a été intégrée à l'Anses) et l'European Food Safety Authority (EFSA) ont rendu des avis écartant tout risque cancérigène de l'aspartame, notamment après analyse des études sur l'animal de l'institut italien Ramazzini, rappelle-t-on (cf dépêches dépêche du 05/05/2006 à 16:18 et CAFEG005).
L'Anses a annoncé mercredi qu'elle allait, "dans le cadre de la veille permanente qu'elle exerce (...) examiner sans délai ces nouvelles études en vue d'éventuelles recommandations aux autorités françaises" et d'une saisine le cas échéant de l'EFSA "compétente sur le sujet pour une réévaluation du risque".
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