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La DGOS souhaite que les hôpitaux relancent, sous conditions, les activités non urgentes hors Covid-19

PARIS, 23 avril 2020 (APMnews) - La directrice générale de l'offre de soins (DGOS), Katia Julienne, a demandé aux agences régionales de santé (ARS) de relancer les activités non urgentes, hors prises en charge Covid-19, "de manière très prudente" et en tenant compte des particularités régionales, a-t-elle déclaré jeudi lors de son audition par l'Assemblée nationale.
Katia Julienne a été auditionnée au côté du directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, par la mission d’information de l'Assemblée nationale sur l’impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de coronavirus.
Elle a notamment été interpellée par des députés sur la pertinence de maintenir la déprogrammation d'activités dans les établissements de santé (hors soins Covid et soins urgents), en particulier dans les régions relativement peu touchées par l'épidémie.
"Nous avons déclenché les plans blancs le 12 mars" avec une déprogrammation massive sur l'ensemble du territoire des activités non urgentes, afin de leur permettre "de s'armer" face à l'arrivée de patients Covid-19, a souligné la directrice générale de l'offre de soins.
"A l'époque, nous n'avions pas une vision aussi claire de la disparité régionale d'atteinte de l'épidémie". Le déclenchement du plan blanc sur le territoire était alors "absolument indispensable", a-t-elle insisté.
"Entre-temps", il y a eu la "stabilisation du niveau de l'épidémie, la décroissance progressive du nombre de patients en réanimation et la question des risques de pertes de chance pour les patients [non Covid-19] à l'hôpital ou en ville", a-t-elle continué.
Cette stabilisation "nous conduit à relancer de manière extrêmement prudente et modérée l'activité, y compris au sein des établissements de santé".
"C'est la raison pour laquelle nous avons demandé aux directeurs généraux des ARS", en tenant compte "de chacune des réalités de leur région", de "relancer l'activité de manière très prudente et modérée".

Une reprise conditionnée à la capacité de réarmer rapidement les lits de réanimation Covid-19

La possibilité de reprise d'activité est toutefois conditionnée à la capacité des établissements à "réarmer les capacités en réanimation" en cas de résurgence de l'épidémie. Cette "réversibilité" doit pouvoir se faire de façon "extrêmement rapide" et dans "des conditions très simples", a-t-elle précisé.
Elle est également conditionnée "à d'autres contraintes liées" aux tensions actuelles sur les médicaments utilisés en réanimation (comme le curare, midazolam et le propofol). Un "certain nombre d'activités programmées sont consommatrices de molécules dont nous avons besoin pour prendre en charge les patients" en réanimation et le choix des activités qui reprendront devra tenir compte de ces contraintes.
"L'enjeu" est "extrêmement fort", il s'agit de préserver les "capacités à réarmer nos capacités de réanimation pour nous protéger collectivement en cas de résurgence de l'épidémie", à n'importe quel endroit du territoire.
Les capacités de réanimation sont passées de 5.000 lits avant l'épidémie "à plus de 10.000 lits aujourd'hui", et à "bientôt à 14.000 lits" à la réception des commandes de respirateurs, a-t-elle rappelé.
Selon une enquête de Radio France publiée jeudi, plusieurs milliers de ces respirateurs artificiels en cours de production par Air Liquide et ses partenaires, pour équiper les lits de réanimation supplémentaires, ne seraient pas adaptés à une utilisation chez les patients Covid-19 (cf dépêche du 23/04/2020 à 11:27). Le gouvernement a répondu jeudi dans un communiqué, déclarant assumer la commande de ces 10.000 appareils, dont 8.500 du modèle Osiris, plus simples mais destinés à une utilisation "en dernier recours" (cf dépêche du 23/04/2020 à 15:58).
Lors de son audition jeudi par les députés, Jérôme Salomon a déclaré que l'objectif de la France n'est pas d'atteindre une immunité collective (cf dépêche du 23/04/2020 à 18:44).
syl/ab/APMnews

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