PARIS, 6 avril 2021 (APMnews) - Un décret publié samedi au Journal officiel ajoute le vaccin anti-Covid de Janssen (groupe Johnson & Johnson, J&J) parmi les produits pouvant être prescrits et administrés par les officinaux, les sages-femmes et les infirmiers.
Depuis début mars, les sages-femmes et les pharmaciens peuvent prescrire et administrer les vaccins anti-Sars-CoV-2 de Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca à certaines catégories de population. Dans les faits, seul celui d'AstraZeneca est disponible en officine car son mode de conservation le permet, rappelle-t-on (cf
dépêche du 05/03/2021 à 11:59).
Le vaccin anti-Sars-CoV-2 de Janssen a été homologué le 11 mars en Europe. Il présente les avantages de ne nécessiter qu'une seule injection et de pouvoir être conservé deux ans à une température comprise entre -25°C et -15°C, et au maximum pendant trois mois entre 2°C et 8°C (cf
dépêche du 11/03/2021 à 17:08).
Selon un communiqué de l'Union syndicale des pharmaciens d'officines (Uspo) diffusé mardi, 206.000 doses de ce vaccin à vecteur viral devraient être livrées aux pharmacies la semaine du 29 avril, puis 358.000 la semaine suivante.
Lors d'une conférence de presse mardi, le ministère de la santé a confirmé ces chiffres et précisé que ces doses seraient "réservées à la ville", mais pas uniquement aux officinaux. Les territoires d'Outre-mer très isolés, tels que Saint-Martin, pourraient en outre être prioritaires, ainsi que les populations très précaires.
Le décret de samedi, pris "en prévision d'une augmentation importante du nombre de vaccins livrés" selon l'Uspo, autorise également les pharmacies d'officine, les pharmacies à usage intérieur (PUI) et les grossistes répartiteurs à approvisionner en vaccins anti-Sars-CoV-2 les établissements de santé, groupements, établissements sociaux et médico-sociaux, centres de vaccination, services départementaux d'incendie et de secours, ainsi que le bataillon de marins-pompiers de Marseille et la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Le pharmacien peut délivrer des flacons de vaccins et des solutés destinés à plusieurs patients, prélevés à cette fin dans un conditionnement secondaire. Le cas échéant, il est autorisé à "les reconditionner dans un autre conditionnement secondaire". Il fournit alors "en quantité adaptée aux nombres de flacons à délivrer, la notice en français, le soluté de dissolution, les seringues et aiguilles et un conditionnement secondaire adapté permettant d'en assurer le transport et la conservation".
Dans ce cadre, les grossistes-répartiteurs sont autorisés à livrer l’ensemble des vaccins à la pharmacie d’officine, en prélevant dans le conditionnement secondaire reçu le nombre de flacons de vaccins nécessaires. Il les place alors "dans un emballage étiqueté et adapté permettant d'en assurer le transport et la conservation, en garantissant le suivi des lots".
Ces autorisations concernent l’ensemble des vaccins et "pourrait permettre à terme d’obtenir l’injection en officine des vaccins à ARN messager et notamment Pfizer, que l’Uspo demande depuis plusieurs semaines", a commenté le syndicat (cf
dépêche du 25/03/2021 à 16:47).
Le texte permet également à l'ensemble des pharmaciens, y compris les retraités, à l'exception de ceux titulaires d'officine, d'exercer au sein d'une PUI pour les besoins de la campagne de vaccination.
Le décret précise enfin la formation requise des étudiants en pharmacie pour injecter le vaccin, les conditions dans lesquelles des militaires peuvent participer à la vaccination de civils dans les centres, ainsi que les modalités de la vaccination des militaires et personnels civils du ministère de la défense par des professionnels et étudiants en santé.
(Journal officiel, samedi 3 avril, texte
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