PARIS, 11 avril 2021 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a annoncé plusieurs mesures destinées à accélérer la vaccination contre le Covid-19, parmi lesquelles l'élargissement de la vaccination à toutes les personnes de 55 ans et plus avec les vaccins à adénovirus d'AstraZeneca (Vaxzevria*) et de Janssen (groupe Johnson & Johnson, J&J) dès lundi, dans une interview au Journal du dimanche (JDD).
En France, le vaccin d'AstraZeneca Vaxzevria* est préconisé chez les 55 ans et plus, en application des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), en raison de l'identification de thromboses atypiques très rares, survenues principalement chez des femmes relativement jeunes.
"L'hésitation vis-à-vis du vaccin AstraZeneca ne m'étonne pas et ne m'inquiète pas, dès lors qu'il y a eu un signal de sécurité européen", commente Olivier Véran dans les colonnes du JDD. Il ajoute que "la confiance revient", mettant en avant les 157.000 Français ayant reçu une injection de ce produit pendant la seule journée de vendredi.
Dans cet entretien, le ministre de la santé rappelle que Vaxzevria* était jusqu'à présent réservé aux 55 ans et plus présentant des comorbidités les exposant à des formes graves de Covid-19. Il y annonce un élargissement de son utilisation, dès lundi, à toutes les personnes de 55 ans et plus "sans condition".
Le vaccin monodose de Janssen AD26.COV2-S, qui, comme celui d'AstraZeneca, repose sur un vecteur adénoviral, sera également disponible à tous les 55 ans et plus dès lundi. Olivier Véran rappelle que 200.000 doses seront livrées la semaine prochaine.
En outre, il souligne que dès vendredi 16 avril, les vaccins à ARN messager de Pfizer/BioNTech (Comirnaty*) et Moderna (mRNA-1273), seront administrables chez toutes les personnes de 60 ans et plus, sans condition.
Par ailleurs, afin d'accélérer le rythme des vaccinations, à partir de mercredi 14 avril, les injections des doses des deux vaccins à ARNm, Comirnaty* et mRNA-1273 seront espacées de 42 jours, au lieu de 28 jours actuellement: "ça va nous permettre de vacciner plus vite, sans voir se réduire la protection, car l'âge moyen des personnes vaccinées baisse et le niveau d'immunité des moins de 70 ans est suffisant pour espacer les deux injections sans perte de chance", explique le ministre. "Cela doit nous faire gagner 1,8 million d'injections sur la seconde quinzaine de mai", complète-t-il. Il précise que pour les personnes à risque de formes graves de Covid-19, le délai entre les deux injections pourra être maintenu à 28 jours, "sur avis médical".
De plus, il sera désormais possible, pour gagner en souplesse et "quand cela se justifie", d'utiliser deux vaccins différents, mais reposant sur la même technologie, pour les deux doses, par exemple recevoir une première dose de Pfizer-BioNTech et une seconde de Moderna. Aucun avis de la HAS en ce sens n'a été publié, note-t-on.
Olivier Véran a également annoncé l'expérimentation en Moselle, département où la circulation du variant sud-africain est importante, de la distribution du vaccin à ARNm de Moderna aux pharmacies et aux médecins "à compter de fin avril". Le ministre indique que ce dispositif sera étendu en mai et généralisé en juin.
S'agissant de l'arrivée sur le marché français lundi des autotests de dépistage du Sars-CoV-2, Olivier Véran atteste qu'ils seront "rapidement mis à disposition dans les établissements scolaires", et affiche l'objectif ambitieux de deux tests par semaine pour les élèves et les enseignants.
Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 10,7 millions de personnes ont reçu au moins une injection (16% de la population ou 20,5% des adultes) et 3,68 millions ont eu deux injections (5,5%/7%), soit plus de 14,43 millions d'injections réalisées, selon le bilan publié par le ministère samedi soir.
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