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LA TOXINE BOTULIQUE: UN MEDICAMENT "GLAMOUR" MAIS DONT ON NE CONNAIT PAS ENCORE LES EFFETS A LONG TERME, AVERTIT UN SPECIALISTE

LONDRES, 22 novembre (APM-Reuters) - Un neurologue britannique attire l'attention, dans le dernier numéro du British Medical Journal, sur la toxine botulique, sujette à un engouement populaire pour son utilisation comme antirides depuis quelques années, appelant à la prudence puisqu'on ne connaît pas encore ses effets à long terme.
V. Peter Misra, neurophysiologiste à l'hôpital national de neurologie et neurochirurgie de Londres, rappelle d'entrée de jeu que la toxine botulique était auparavant connue comme l'une des neurotoxines biologiques les plus puissantes et que, dans les cas de botulisme, elle bloque la libération de l'acétylcholine et peut entraîner une paralysie musculaire fatale.
Elle est désormais connue pour avoir quelque effet dans une cinquantaine d'indications, mais a été surtout révélée au public après l'importante médiatisation de son utilisation en cosmétique, comme antirides. "Cela a établi sa nouvelle image de médicament glamour", estime le Dr Misra.
La toxine botulique (Botox*, Allergan) a été autorisée au printemps dernier par la Food and Drug Administration américaine pour effacer les rides entre les sourcils, rappelle-t-on. Elle est aussi autorisée dans des indications médicales dans plusieurs pays, notamment en France, par exemple dans les troubles de l'oculomotricité ou dans le torticolis, note-t-on.
Le spécialiste souligne que dans les études d'efficacité sur les indications médicales, l'incidence des effets indésirables, comme les dysphagies, dus à la faiblesse des muscles pharyngés variait entre 9% et 90% et ceux dus à une faiblesse excessive des muscles du cou entre 3% et 31%, les variations s'expliquant par la large gamme de doses utilisées.
Le plus grand domaine de croissance des ventes de Botox* est certainement la dermatologie, l'utilisation du médicament contre les rides ayant augmenté de 1.500% aux Etats-Unis sur les 4 dernières années, souligne-t-il.
"Les magazines et journaux populaires rapportent régulièrement son utilisation par des célébrités des industries du cinéma, de la télévision ou de la musique".
"Dans cette atmosphère de 'Botox* parties', il est facile d'oublier que la toxine botulique est une neurotoxine puissante et que ses effets à très long terme sont encore inconnus", conclut le Dr Misra.
(BMJ, 23 novembre, Vol 325, p. 1.188)

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