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Augmentation marquée du risque de nombreux cancers après greffe rénale

WASHINGTON, 28 décembre 2006 (APM) - Les patients ayant reçu un greffon rénal sont exposés à un risque plus élevé de nombreux types de cancers, montrent de nouvelles données australiennes.
L'immunosuppression imposée par la greffe d'organes est associée à un risque plus élevé de cancer de la peau hors mélanome et à quelques cancers associés à des virus. Il est généralement considéré que l'incidence des autres cancers n'est pas augmentée mais très peu d'études de population à long terme ont été menées.
Les chiffres rapportés par le Dr Claire Vajdic de l'Université du New South Wales à Sydney et ses collègues montrent au contraire une augmentation de l'incidence des cancers en différentes localisations.
A partir du registre australien et néo-zélandais de dialyse et de greffe sur plus de 10 ans, les auteurs ont isolé une cohorte de 28.855 patients ayant une insuffisance rénale terminale greffés totalisant 273.407 personne-années.
Ils ont observé une incidence globale des cancers, en excluant les cancers de la peau hors mélanome et les cancers connus pour causer une insuffisance rénale terminale, particulièrement augmentée après la greffe avec 1.236 cas et un ratio d'incidence standardisé de 3,27.
Pendant la dialyse, l'incidence des cancers n'était que légèrement augmentée (870 cas, SIR de 1,35), de même qu'avant l'introduction d'un traitement de suppléance (689 cas, SIR de 1,16).
Après la greffe, les cancers ont été observés avec une incidence augmentée pour 25 localisations (mélanome, sarcome de Kaposi, lymphomes, leucémies, maladie de Hodgkin et cancers de la lèvre, langue, cavité buccale, glandes salivaires, oesophage, estomac, côlon, anus, foie, vésicule biliaire, poumon, tissus conjonctifs et tissus mous, vulve, col de l'utérus, pénis, oeil et thyroïde).
Le risque était multiplié par trois pour 18 de ces sites. La plupart de ces cancers ont une étiologie virale connue ou suspectée.
Le délai moyen d'apparition des cancers était de 9,4 ans et dépassait 10 ans pour 15 localisations.
"Ces données suggèrent un rôle plus important que prévu pour l'interaction entre le système immunitaire et les infections virales fréquentes dans l'étiologie des cancers", commentent les auteurs.
(JAMA, vol.296, n°23, pp.2823-2831)
/sl/eh/APM

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