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Les triglycérides, quand ils ne sont pas mesurés à jeun, significativement associés au risque cardiovasculaire

WASHINGTON, 18 juillet 2007 (APM) - Les triglycérides, quand ils ne sont pas mesurés à jeun, sont significativement associés au risque cardiovasculaire, montrent deux études qui suggèrent de modifier la façon dont ces lipides sont habituellement mesurés.
La question de l'association ou non des triglycérides avec le risque cardiovasculaire reste l'objet de controverse. Si leur élévation semble associée au développement de l'athérosclérose, dans de nombreuses études leur implication disparait quand le HDL-cholestérol est pris en compte.
Mais les auteurs de deux études publiées dans le JAMA ont émis l'hypothèse que cette incertitude vient du fait qu'on ne mesure pas les triglycérides au bon moment.
Ceux-ci sont mesurés à jeun, ce qui permet d'avoir une concentration supposée plus stable, non dépendante de la fluctuation due aux repas. Mais à jeun, les triglycérides sont présents principalement dans des lipoprotéines de grande taille qui sont trop grosses pour entrer dans la paroi artérielle et participer à l'athérosclérose. En revanche, dans la journée, notamment en phase post-prandiale, les triglycérides sont présents dans des lipoprotéines (chylomicrons et VLDL) dites "remnants" (résiduelles), plus athérogènes.
Borge Nordestgaard et ses collègues des hôpitaux universitaires de Copenhague et Herlev au Danemark ont donc étudié la relation entre triglycérides "non à jeun" et risque cardiovasculaire chez 7.587 femmes et 6.394 hommes suivis durant 26 ans.
Ils mettent en évidence une association significative entre le taux de triglycérides mesuré ainsi et le risque d'infarctus, de maladie coronaire et de décès. La relation était plus forte chez les femmes.
Par exemple, pour les infarctus, par rapport à un taux de triglycérides inférieur à 1 mmol/l (0,88 g/l), le risque -ajusté pour les autres facteurs de risque- commençait à s'élever dès que la concentration était comprise entre 1 et 2 mmol/l, augmentant de 70% chez les femmes, pour continuer à monter ensuite et atteindre une multiplication par 5,4 chez les femmes qui présentaient un taux supérieur à 5 mmol/l (4,42 g/l).
Chez les hommes, le risque d'infarctus était multiplié au maximum par 2,6.
Dans l'autre étude publiée par le JAMA, 26.509 femmes de la Women's Health Study ont été suivies durant 11,4 ans. La majorité de ces femmes avaient eu des mesures de triglycéridémie à jeun mais chez environ un quart les triglycérides avaient été mesurés dans la journée. Cela a permis de comparer l'intérêt comme marqueur de risque des deux mesures.
Sandeep Bansal et ses collègues du Brigham & Women's Hospital à Boston ont ainsi pu montrer que les triglycérides mesurés dans la journée, et plus spécialement deux à quatre heures après un repas, étaient associés beaucoup plus fortement au risque d'événement cardiovasculaire que la triglycéridémie à jeun.
Les auteurs des deux études estiment notamment que les essais cliniques visant à prévenir les maladies cardiovasculaires en agissant sur les triglycérides devraient mesurer ceux-ci plutôt dans la journée et non à jeun.
(JAMA, 18 juillet, vol.298, n°3, p.299-308, 309-316 & 336-338)
/fb/cb/APM

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