LONDRES, 24 septembre 2007 (APM) - Les personnes souffrant d'hémochromatose pourraient bénéficier d'un traitement par inhibiteur de la pompe à protons (IPP) pour diminuer leur absorption du fer alimentaire et ainsi réduire les besoins en phlébotomie, suggère une étude sur quelques patients.
La phlébotomie constitue le traitement de base de l'hémochromatose, pour diminuer la charge en fer de l'organisme. Mais elle doit être répétée régulièrement car sinon, les stocks de fer se reconstituent, rappellent Carol Hutchinson et ses collègues du King's College Hospital à Londres.
La production d'acide gastrique est connue pour être importante dans l'absorption du fer non-hème et quelques rapports isolés avaient suggéré que des traitements diminuant cette acidité (IPP et anti-H2) réduisaient significativement cette absorption. Mais dans ces cas, il ne s'agissait pas de patients hémochromatosiques.
Les médecins londoniens ont eu l'impression que plusieurs de leurs patients hémochromatosiques qui recevaient un traitement par IPP -pour un reflux gastro-oesophagien ou un oesophage de Barrett- avaient moins besoin de phlébotomie. Ils ont voulu vérifier ce fait.
Ils ont d'abord étudié rétrospectivement sept patients, avant et pendant la prise d'IPP. Ils ont confirmé la diminution des prises de sang. Durant la période où ces patients ne prenaient pas d'IPP, la quantité annuelle moyenne de sang prélevé était de 2,5 litres; sous IPP, la quantité annuelle est tombée à 0,5 litre. Ce moindre besoin de prélèvement de sang traduit une surcharge en fer moins élevée.
Ils ont ensuite fait une étude sur 14 patients qui ont reçu un IPP durant sept jours. Cela a permis de confirmer que ce traitement diminuait d'environ un facteur deux la quantité de fer absorbée après un repas standard.
Sans remettre en question la phlébotomie qui reste le pilier du traitement de l'hémochromatose mais qui pose des problèmes pour certains patients conduisant à une détérioration de l'observance, les chercheurs concluent qu'un traitement simple par IPP permettrait de limiter la lourdeur de cette thérapie.
(Gut, vol.56, n°9, p.1291-1295)
/fb/cb/APM
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