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La société américaine de néphrologie pointe les causes iatrogènes émergentes de troubles rénaux

SAN FRANCISCO, 6 novembre 2007 (APM) - Les néphrologues en particulier et l'ensemble des professionnels de santé doivent être conscients des troubles rénaux que peuvent provoquer certains médicaments et tests diagnostiques, a alerté la société américaine de néphrologie (ASN) à l'occasion de son congrès annuel qui se tient cette semaine à San Francisco.
Une conférence de néphrologie clinique a été organisée dimanche sur le thème des "nouveaux troubles rénaux iatrogéniques" avec quatre présentations attirant l'attention sur des troubles "récemment reconnus", indique l'ASN dans un communiqué.
Le Dr Daniel Coyne de la faculté de médecine Washington à Saint-Louis a rapporté les risques rénaux associés aux anti-ostéoporotiques de la classe des bisphosphonates. Le risque est le plus élevé avec les bisphosphonates contenant de l'azote et dépend notamment de la susceptibilité individuelle et de la dose totale reçue au cours du temps.
Il a ajouté que les troubles rénaux associés à ces médicaments sont le plus souvent réversibles après arrêt du traitement et a rappelé que les bisphosphonates restaient des médicaments importants également pour la prise en charge de l'ostéoporose chez les patients insuffisants rénaux, notamment sous dialyse.
Le Dr Glen Markowitz de l'université Columbia à New York a présenté une mise à jours des données sur le risque d'insuffisance rénale aiguë et chronique associé aux solutions orales de phosphate de sodium qui sont largement utilisées pour préparer l'intestin avant une intervention telle que la coloscopie ou une chirurgie.
Ces produits peuvent entraîner une complication rare mais sévère d'insuffisance rénale appelée néphropathie aiguë due aux phosphates, a-t-il souligné. La Food and Drug Administration (FDA) avait diffusé une alerte en mai 2006 sur ce risque, demandant aux professionnels de santé d'éviter de donner cette solution aux patients atteints de maladie rénale, a rappelé le spécialiste.
Le Dr Charles Alper de l'université de Washington à Seattle a fait le point sur les différents médicaments qui peuvent induire une micro-angiopathie thrombotique touchant les reins, comme certaines chimiothérapies ou immunosuppresseurs.
L'expert a pointé en particulier les inhibiteurs de la calcineurine, médicaments très importants dans la prévention du rejet du greffon qui peuvent causer un type particulier de micro-angiopathie thrombotique conduisant à une insuffisance rénale aiguë; là encore, le pronostic est en général favorale après arrêt du traitement.
Enfin, sur les complications rénales provoquées par les agents de contraste utilisés dans les tests diagnostiques, le Dr Roger Rodby du Centre médical universitaire de Chicago a rappelé que celles associées à l'iode étaient désormais bien connues mais qu'il fallait continuer à étudier celles liées au gadolinium.
La FDA avait lancé une alerte en décembre 2006 sur un risque de fibrose néphrogénique systémique ou dermopathie néphrogénique fibrosante qui pourrait survenir chez les patients atteints d'insuffisance rénale ayant passé une IRM utilisant des agents de contraste à base de gadolinium, rappelle-t-on.
Même si aux doses habituellement utilisées, les produits à base de gadolinium semble moins toxiques que ceux à base d'iode, le Dr Rodby a estimé que le risque rénal était réel.
/ld/eh/APM

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