dépêche

 - 

L'altitude perturbe les pompes à insuline

WASHINGTON, 30 août 2011 (APM) - La réduction de la pression atmosphérique entraîne des délivrances d'insuline non souhaitées par les pompes pouvant provoquer des hypoglycémies, montre une étude australienne dans Diabetes Care.
Des enfants et des adultes ayant un diabète de type 1 traités par pompe à insuline ont rapporté des hypoglycémies pendant des voyages en avion.
Après enquête, le Dr Bruce King du John Hunter Children's Hospital à Newcastle (Australie) et ses collègues ont recensé une cinquantaine de cas. Ils ont alors étudié les effets de la pression atmosphérique sur la délivrance des pompes à insuline.
Pour cela, ils ont utilisé 10 pompes reliées à des tubes capillaires (cinq pompes Animas* de Johnson & Johnson et cinq Paradigm* de Medtronic). Pendant un vol, la pression atmosphérique a diminué de 200 mmHg et il a été observé un excès de délivrance d'insuline de 0,623% du volume de la cartouche.
En chambre hypobare, des bulles se sont développées dans l'insuline quand la pression a diminué et l'insuline est sortie de la cartouche. Des bulles pré-existantes ont changé de taille selon la loi de Boyle.
Sous les conditions d'un vol en avion normal, le piston n'a pas bougé mais cela s'est produit quant une dépressurisation a été simulée.
Ces travaux démontrent qu'une réduction de la pression atmosphérique ambiante entraîne des administrations non voulues mais prédictibles d'insuline par deux mécanismes indépendants. Le premier est dû à la formation de bulles d'air au décollage. Ces bulles déplacent l'insuline dans la pompe entraînant un excès d'administration d'insuline. Plus le volume d'insuline est grand, plus il y a de bulles. Quand l'avion descend, la pression réaugmente et les bulles se dissolvent, ce qui bloque l'administration d'insuline jusqu'à ce que le vide soit comblé.
Le second mécanisme est dû à l'agrandissement de bulles pré-existantes dans la cartouche avant le décollage. Ces bulles plus grandes déplacent l'insuline pendant la montée.
Un excès d'insuline administrée pendant la montée peut entraîner des hypoglycémies une à deux heures plus tard et une hyperglycémie peut suivre en raison d'une insuffisance d'administration pendant la descente.
Les auteurs recommandent aux patients qui prennent l'avion de ne mettre que 1,5 mL d'insuline dans la cartouche et de déconnecter la pompe avant le décollage. En altitude de croisière, ils préconisent de retirer la cartouche de la pompe et d'enlever les bulles d'air avant de reconnecter. Après l'atterrissage, il faut déconnecter la pompe et réamorcer la ligne avec deux unités.
En cas de situation d'urgence faisant intervenir une dépressurisation de la cabine -ce qui arrive entre 40 et 50 fois par an dans le monde-, il est aussi conseillé de déconnecter la pompe.
(Diabetes Care, publication en ligne)
/sl/san/APM

[SLOHQ003]

Testez APM NEWS et profitez de l'intégralité de nos dépêches

30 à 50 dépêches par jour sur les sujets du domaine de la santé

Plus de 80 000 utilisateurs en France

20 journalistes experts en France et 3 bureaux en Europe

A lire aussi