PARIS, 8 septembre 2011 (APM) - Un arrêté publié jeudi au Journal officiel interdit la vente et la cession au public de la gamma-butyrolactone (GBL) et du 1,4 butanediol (1,4-BD), deux produits qui entrent notamment dans la synthèse du gamma-hydroxybutyrate (GHB ou "drogue du viol"), classé comme stupéfiant depuis 1999.
Après avis de la commission nationale des stupéfiants et des psychotropes, cette décision fait suite à la proposition d'interdiction par l'Afssaps en raison "d'une augmentation significative de consommation à des fins récréatives ainsi que des cas graves d'intoxication, d'abus et de dépendance", ont expliqué jeudi dans un communiqué commun la Direction générale de la santé (DGS), la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
Cette mesure d'interdiction doit "permettre de réduire le nombre et la gravité des intoxications avec ces produits dont la toxicité pose un réel problème de santé publique".
Elle concerne la vente et la cession au public de la gamma-butyrolactone (GBL) et du 1,4 butanediol (1,4-BD) en tant que matières premières, ainsi que des produits manufacturés en contenant une concentration supérieure à 10% et/ou d'un volume de plus de 100 ml.
Les sanctions pénales prévues en cas de vente ou de cession au public de la GBL et du 1,4-BD, comme pour le GHB, sont de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Entre 2005 et 2009, 177 cas d'intoxication à la GBL ont été identifiés en France par le réseau de toxicovigilance et le réseau d'addictovigilance. Le bilan des cas notifiés entre octobre 2009 et avril 2011 fait état de 34 nouveaux cas, parmi lesquels 28 cas d'intoxications aigües dont un décès.
La grande majorité des ingestions volontaires de GBL entraîne des troubles respiratoires, des troubles de la conscience, une perte de connaissance et une altération des fonctions vitales pouvant aller jusqu'au coma et pouvant conduire au décès. Les cas d'intoxications volontaires concernent majoritairement des jeunes adultes qui consomment ces produits dans des lieux festifs variés mais aussi à domicile.
(Journal officiel du 8 septembre,
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