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Une adénopathie sus-claviculaire chez une porteuse de prothèses mammaires PIP

PARIS, 9 mars 2012 (APM) - Une adénopathie sus-claviculaire chez une patiente porteuse de prothèses mammaires de la marque Poly Implant Prothèse (PIP) est rapportée dans La Presse médicale.
Dans une lettre à la rédaction, le Dr Marc Duquenne et ses collègues du centre hospitalier de Saumur (Maine-et-Loire) décrivent le cas d'une jeune femme de 26 ans ayant consulté en raison d'une adénopathie sus-claviculaire droite évolutive découverte par l'autopalpation.
La présence d'un ganglion palpable, même infracentimétrique, dans le creux sus-claviculaire est toujours considérée comme pathologique. A gauche, elle peut évoquer d'emblée une tumeur abdominale ou pelvienne et à droite, une tumeur intrathoracique. Ces ganglions peuvent également être le siège d'une métastase d'un cancer du sein ou la localisation d'un lymphome hodgkinien ou non, notent-ils.
L'examen clinique a montré que l'adénopathie était isolée et le scanner corps entier l'a confirmé. La patiente avait aussi un nodule thyroïdien dont la ponction a fait suspecter un lymphome de Hodgkin malgré l'absence de cellules typiquement tumorales.
La jeune femme portait depuis huit ans des prothèses emplies de gel de silicone de la marque PIP. L'une d'elles est apparue fissurée avec extravasation postérieure de son contenu.
Une fois extrait, le ganglion d'aspect jaunâtre a évoqué un ganglion siliconique dont l'étude histologique a montré un ganglion à capsule fine, ayant une hyperplasie lymphoïde folliculaire et une accumulation majeure de macrophages dont le large cytoplasme était rempli de vacuoles optiquement vides, très évocatrices d'un matériel exogène de type silicone. Plusieurs de ces macrophages étaient géants, plurinucléés. Il n'y avait aucun processus tumoral.
Les prothèses peuvent être responsables de réactions retardées inflammatoires de type granulomes à corps étrangers souvent appelées siliconomes. L'apparition d'une adénopathie axillaire ou sus-claviculaire, sa régression après l'ablation du matériel prothétique et surtout la présence de silicone au sein du ganglion ont permis de retenir la responsabilité de la prothèse mammaire. La pathogénie en reste encore obscure.
Les prothèses de la société PIP, retirées du marché et actuellement au coeur d'un scandale sanitaire, ont une fragilité anormale et un risque élevé de rupture. "On peut craindre la future survenue de nombreux cas similaires", estiment les auteurs.
Un risque de lymphome a été évoqué avec les prothèses mammaires, en particulier pour les lymphomes anaplasiques à grandes cellules, conduisant la Food and Drug Administration (FDA) américaine à publier une mise au point parlant d'un lien possible mais très rare (cf dépêche du 23/06/2011 à 19:15).
"Même si le risque de lymphome pour une patiente porteuse de prothèse mammaire est très modérément augmenté, la prudence doit être de mise et la survenue dans un tel contexte d'une adénopathie périphérique doit conduire à une prise en charge adaptée et rapide compte tenu du pronostic péjoratif de la variété histologique des lymphomes observés", concluent les auteurs.
(La Presse médicale, publication en ligne)
/sl/ab/APM

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