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Deux fois plus d'IVG dans les DOM par rapport à la métropole (Ined)

PARIS, 24 avril 2012 (APM) - La fréquence du recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) s'avère nettement plus élevée dans les départements d'outre-mer (DOM) qu'en métropole, montre une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) rendue publique mardi.
Les résultats de l'étude sur "l'évolution démographique en France" comparant la métropole aux DOM montrent que le taux global d'avortement est presque deux fois plus élevé dans ces départements (27,8 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en moyenne) qu'en métropole (14,6) sur la période 2005-09.
Dans les DOM, le taux d'IVG par femme est d'un peu plus de 1, contre 0,53 en métropole. Ce niveau très élevé dans les DOM est dû à "une fréquence plus élevée à la fois des premiers recours et des recours répétés à l'avortement". Ceci serait lié à "la fois à des taux de conception plus élevés, à presque tous les âges, mais aussi à une fréquence plus élevée de grossesses non désirées".
Cette situation concerne particulièrement les jeunes: avant 20 ans, les taux d'IVG sont au moins deux fois supérieurs et ils sont presque jusqu'à quatre fois supérieurs à 14 ans. A cet âge, un peu plus de sept femmes sur 1.000 résidant dans les DOM ont connu une IVG, contre moins de deux en métropole.
Pour les auteurs, ces différences importantes avec la métropole concernant le recours à l'IVG s'expliquent par "une moindre pratique de la contraception, liée d'une part à une 'résistance culturelle' vis-à-vis de celle-ci et à des difficultés d'accès, d'autre part à une information insuffisante ou inadaptée au contexte local, conduisant à des échecs de contraception plus fréquents". Ils soulignent aussi que "les attitudes et les comportements dans le domaine de la sexualité diffèrent de la métropole".
Les résultats montrent également une disparité importante entre les départements ultramarins. La fréquence relative des IVG s'avère environ deux fois plus élevée en Guadeloupe qu'à La Réunion, celle-ci ayant une fréquence comparable à certains départements métropolitains (Paca, Corse, Ile-de-France et Languedoc- Roussillon, régions où les taux sont compris entre 18 pour 1.000 et 19 pour 1.000).
UNE MORTALITE INFANTILE PLUS ELEVEE
La mortalité infantile est également au moins deux fois plus élevée dans les DOM qu'en métrople. En 2005-09, elle s'établit en moyenne à 8,4 décès d'enfants de moins d'1 an pour 1.000 naissances, contre 3,6 en métropole. L'écart avec la métropole tend plutôt à augmenter ces dernières années car la mortalité infantile ne baisse plus dans les DOM depuis une dizaine d'années.
La Guyane enregistre le taux le plus élevé (11,9 pour 1.000 en 2005-09), les trois autres départements ayant des taux compris entre 7,2 pour 1.000 (La Réunion) et 8,6 (Martinique). Aucun département métropolitain n'enregistre des valeurs aussi élevées.
/co/ab/APM

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