PARIS, 11 décembre 2012 (APM) - Le président-fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, et six entités juridiques de son groupe ont été mis en examen mardi soir pour "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur le médicament Mediator* (benfluorex, Servier), selon l'agence Reuters citant une source judiciaire.
Jacques Servier, 90 ans, devra verser une caution de 75.000 euros et ses sociétés un total de 2,4 millions d'euros, ont ordonné les juges d'instruction à l'issue des auditions.
C'est un deuxième volet des poursuites sur l'affaire Mediator*. Deux informations judiciaires ont été ouvertes en février 2011, la première pour "tromperie aggravée", "prise illégale d'intérêts" et "escroquerie", la seconde pour "homicides et blessures involontaires" (cf
dépêche du 18/02/2011 à 19:09).
Jacques Servier a déjà été mis en examen en septembre 2011 pour "tromperie sur la qualité substantielle d'un produit, escroquerie et obtention indue d'autorisation" (cf
dépêche du 21/09/2011 à 16:59). Ses sociétés sont déjà poursuivies pour les deux derniers chefs.
Les juges avaient alors imposé 4 millions d'euros de caution à Jacques Servier, ainsi qu'une garantie portant sur 6 autres millions. Ses sociétés avaient été frappées de 26 millions d'euros de caution et contraintes à une garantie de 39 millions d'euros.
L'évolution vers les charges d'homicides involontaires résulte "des premiers résultats d'expertises rentrées au dossier", qui laisseraient penser que Jacques Servier et ses sociétés n'ignoraient pas les risques liés à Mediator*, selon cette source judiciaire.
Jacques Servier et ses avocats n'ont pu être joints mardi. Ils nient tout délit depuis le début de la procédure.
Une procédure séparée, ouverte sur citation directe de victimes présumées, est en cours devant le Tribunal correctionnel de Nanterre pour "tromperie aggravée". Une audience de procédure est prévue vendredi.
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