PARME (Italie), 8 janvier 2013 (APM) - L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié mardi une évaluation provisoire sur l'aspartame ouverte à la consultation jusqu'au vendredi 15 février.
Pour les 17 experts chargés de cette évaluation "il n'y a aucune raison de réviser la dose journalière admissible" actuelle de 40 mg/kg de poids corporel/jour, selon le résumé du document de 245 pages. Cette évaluation toxicologique, très attendue, a été réalisée à la demande de la Commission européenne.
L'EFSA précise que cette version mise en ligne mardi est provisoire et ouverte à la consultation jusqu'au 15 février "dans un souci de transparence et d'ouverture".
Elle invite "la communauté scientifique et les parties prenantes", sans plus de précision, à commenter ce texte. S'ils respectent quelques règles, tous les commentaires soumis seront publiés, assure l'agence.
L'EFSA prévoit de rendre la version finale de son rapport en mai.
Les experts réunis ont décompté neuf études évaluant la toxicité de l'aspartame sur la reproduction et le développement, toutes chez l'animal. Ils considèrent que l'effet potentiel de l'édulcorant sur la reproduction humaine et animale est principalement attribuable à l'un de ces produits de dégradation, la phénylalanine, un acide aminé.
Pour caractériser les risques chez l'homme, le groupe d'experts explique avoir comparé les niveaux plasmatiques de phénylalanine après administration d'aspartame aux concentrations plasmatiques associées à des troubles observés chez les enfants issus de mère phénylcétonurique.
Ces patientes ont une capacité restreinte à métaboliser la phénylalanine. Si l'apport en phénylalanine dans l'alimentation n'est pas maîtrisé pendant leur grossesse, elles peuvent donner naissance à des enfants atteints de cardiopathies congénitales, de microcéphalies ou encore de troubles cognitifs, rappelle le résumé du rapport provisoire.
Toutefois, le groupe d'experts estime qu'un apport d'aspartame à la dose journalière admissible (DJA) actuelle de 40 mg/kg de poids corporel/jour en plus de la phénylalanine des repas, ne peut faire grimper la concentration plasmatique de phénylalanine au-delà du seuil fixé pour prévenir les effets secondaires de la phénylalanine chez les femmes enceintes phénylcétonuriques.
Ils en concluent qu'il n'y a pas lieu de revoir la DJA de l'aspartame.
De son côté, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) évalue actuellement le rapport bénéfices/risques nutritionnel de l'aspartame (cf
dépêche du 14/08/2012 à 19:27).
/vib/ab/APM