PARIS, 25 février 2020 (APMnews) - Le nombre de séances de chimiothérapie continue d'augmenter mais avec un ralentissement de cette hausse entre 2017 et 2018, alors que le nombre de séjours dans les établissements français est désormais en décroissance, a constaté APMnews en analysant les données les plus récentes du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).
En 2018, 771 établissements de santé ont administré des chimiothérapies anticancéreuses; un chiffre en légère décroissance (il y en avait 789 en 2015). Cela représente 61,6% des établissements prenant en charge des cancers.
La très grande majorité des chimiothérapies sont administrées lors de séances, et une minorité lors de séjours hospitaliers. Le nombre de séances, en croissance depuis 2010, a notamment crû de 5,5% en 2016 et 6,8% en 2017 mais seulement de 1,9% en 2018 (pour atteindre 2,76 millions de séances).
Dans le même temps, le nombre de séjours pour chimiothérapie n'augmente plus: en 2018, avec 253.624 séjours, il est revenu au niveau de 2015, et est en décroissance par rapport aux 256.980 séjours de 2017.
Tous les types d'établissements réalisent des séances de chimiothérapie, les CH venant en tête, suivis des cliniques privées puis des CHU. Pour les séjours en revanche, qui concernent généralement des patients dans un état plus grave, ce sont les CHU qui viennent en premier, avec 38,8% des séjours; les CLCC ont une part plus importante dans les séjours que dans les séances alors qu'au contraire la part des cliniques dans les séjours pour chimiothérapie est plus réduite.
Plus d'un établissement sur 10 réalise moins de 100 séances de chimiothérapie par an. A l'autre extrémité du spectre, une proportion similaire réalise plus de 10.000 séances par an.
Les CLCC, s'ils ne représentent que 14,4% des séances, ont néanmoins une très forte activité puisque presque tous font plus de 10.000 séances par an. Les CHU et CHR sont également dans la très grande majorité des cas au-dessus de 10.000 séances par an. Le volume d'activité dans ce domaine est beaucoup plus variable pour les autres types d'établissements, qui sont moins spécialisés et de taille variable.
Le cancer du sein représente le premier cancer en nombre de chimiothérapies, avec toutefois des variations selon les établissements: il compte pour 2 séances sur 5 dans les CLCC et plus d'un quart dans les cliniques, mais sa part est moindre dans les autres types d'établissements.
Le cancer de la prostate, bien que l'un des principaux cancers en France, ne représente qu'une toute petite part des chimiothérapies (2% des séances), les traitements médicamenteux étant principalement des hormonothérapies. Les cancers colorectaux et pulmonaires représentent chacun environ 1/7e des chimiothérapies réalisées en France.
Les cliniques privées sont en tête pour la réalisation des séances de chimiothérapie pour cancer du sein et pour cancer colorectal. En revanche, les cancers du poumon sont plus souvent traités par chimiothérapie dans les CH. Les CHU-CHR prennent aussi une plus grande part de la chimiothérapie des cancers bronchiques que des cancers du sein et colorectal. Les CLCC sont plus présents dans la chimiothérapie du cancer du sein.
Alors que l'activité de chimiothérapie croît de façon importante, de plus de 10% par an, pour le cancer du poumon, elle a diminué pour le cancer colorectal entre 2017 et 2018. Pour le sein, après une forte augmentation en 2017, l'activité était presque stable en 2018.
(Analyse réalisée par APMnews à l'aide de l’algorithme cancer développé par l’Institut national du cancer -Inca- et l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation -ATIH- sur les données PMSI.
Si les infographies ne s'affichent pas correctement, cliquez ici: bit.ly/APM-chimio-2018)
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