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Forte hausse des prescriptions de biosimilaires délivrés en ville dans les hôpitaux expérimentateurs (infographies)

PARIS, 9 septembre 2021 (APMnews) - Les taux de prescription à l'hôpital de biosimilaires de l'insuline glargine et de l'étanercept délivrés en ville ont bondi depuis la mise en place en 2018 d'une expérimentation "article 51" dans les établissements de santé participants et incités financièrement à cette prescription, selon des données Open PHMEV rassemblées par APMnews.
Pour rappel, une expérimentation entrant dans le cadre de l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 a été lancée pour trois ans le 1er octobre 2018 (cf dépêche du 17/08/2018 à 11:21). Elle a initialement porté sur deux molécules, l'insuline glargine (médicament de référence: Lantus*, Sanofi) et l'anti-TNF étanercept (Enbrel*, Pfizer) avant que la partie sur les anti-TNF soit élargie à l'adalimumab (Humira*, AbbVie) par un arrêté publié au Journal officiel en février 2019 (cf dépêche du 15/02/2019 à 10:35).
Le JO du 9 octobre 2018 a publié la liste des 45 établissements participants, dont 23 pour l'insuline glargine (8 CHU ou CHR, 11 CH et 4 établissements de santé privés d'intérêt collectif -Espic) et 40 pour l'étanercept. APMnews a diffusé début 2019 un état des lieux des caractéristiques de prescription et des établissements retenus au début de l'expérimentation (cf dépêche du 21/02/2019 à 08:01).
Une nouvelle analyse de la base Open PHMEV réalisée sur la période de 2017 à 2020, révèle une forte hausse des prescriptions de biosimilaires depuis le début de l'expérimentation "article 51".
S'agissant de l'insuline glargine, le taux de prescription de biosimilaires en 2020 était supérieur à 40% pour plus des trois quarts des établissements de santé participant à l'expérimentation, alors qu'il était supérieur à 20% chez seulement 13% des expérimentateurs en 2017.
Ce taux a plus que doublé dans tous les hôpitaux participant à l'expérimentation sur la période 2017-2020. A titre d'exemple, le taux a plus que quadruplé à l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) et aux Hospices civils de Lyon (HCL), et a plus que sextuplé au CH Louis-Pasteur de Dole (Jura), au sein du groupe hospitalier de Haute-Saône ou encore au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.
Dans ces établissements, qui font partie des plus gros prescripteurs de l'insuline glargine, le nombre moyen de boîtes délivrées a diminué de 6,7% entre 2018 et 2020, à 3.987 boîtes, et le montant moyen remboursé a diminué de 22,4%, à 155.658 euros.
Sur l'ensemble des établissements français disposant d'une activité MCO, le nombre moyen de boîtes délivrées a baissé plus fortement (-8,3% à 1.005 boîtes) mais les montants remboursés ont diminué dans les mêmes proportions (-23% à 39.529 euros).
On note toutefois que parmi les 23 expérimentateurs, les hôpitaux ayant un taux de prescription de biosimilaires supérieur à 70% prescrivent tous moins de 1.500 boîtes, alors que ceux qui prescrivent plus de 5.000 boîtes en moyenne ont tous un taux inférieur à 50%.
Le médicament de référence Lantus* représentait encore 38,6% des boîtes prescrites en 2020 contre 74% en 2017, avec chaque année depuis 2016 une progression de la part du biosimilaire Abasaglar* (33,4% des boîtes en 2020), et dans une moindre mesure de Toujeo* (28%).
En montant remboursé, Lantus* représente 42,8% de la valeur en 2020 contre 68% en 2018 au début de l'expérimentation article 51, tandis qu'Abasaglar* est passé de 11,5% à 31,4% du total, et Toujeo* de 20,4% à 25,9%.
Concernant l'anti-TNF étanercept, les taux de biosimilaires prescrits ont explosé dans tous les hôpitaux expérimentateurs depuis entre 2017 et 2020.
En 2017, ce taux était nul dans près de la moitié (46%) des 40 établissements participants et seuls 18% des hôpitaux prescrivaient plus de 10% de biosimilaires. Trois ans plus tard, et après deux années d'expérimentation article 51, ce taux dépasse 40% dans plus des trois quarts des établissements (79%).
Dans les hôpitaux où les biosimilaires étaient déjà prescrits en 2017, mais dans des proportions comprises entre 5% et 20%, les taux ont grimpé jusqu'à environ 70% pour le CHU de Saint-Etienne et le CHR d'Orléans, ou encore l'hôpital Cochin (Paris, AP-HP). Ils ont dépassé les 50% aux CHU de Bordeaux, Besançon, Clermont-Ferrand et Nantes.
Les établissements qui ne prescrivaient aucun biosimilaire ont aussi vu leur taux de substitution bondir, jusqu'à 100% pour le CH de Montauban, et à plus de 70% pour le CH d'Angoulême. L'AP-HM et la Fondation Hôpital Saint-Joseph à Paris enregistrent les moins bonnes performances, atteignant respectivement près de 20% et un peu plus de 6%.
Comme avec l'insuline glargine, les établissements qui prescrivent le moins d'anti-TNF apparaissent comme ayant un taux de prescription de biosimilaires le plus élevé.
Dans les hôpitaux expérimentateurs, le nombre moyen de boîtes d'anti-TNF prescrites a augmenté de 20% depuis 2017, pour s'établir à 7.712 en 2020, et le montant moyen remboursé a diminué de 7%, à 4.623.597 euros. La tendance est similaire dans l'ensemble des établissements MCO français, avec un nombre moyen de boîtes qui a progressé de 19,6% à 1.781, et un montant moyen remboursé s'établissant à 1.081.143 euros en 2020 (-7,5%).
Toutefois, la part de l'étanercept sur le marché des anti-TNF est en recul depuis 2014, passant de 28,4% à 22% en 2020 en nombre de boîtes, notamment face à la concurrence de l'adalimumab dont le référent est Humira* (AbbVie) et avec quatre biosimilaires inscrits au remboursement entre octobre et décembre 2018 en France: Amgevita* (Amgen), Imraldi* (Biogen), Hyrimoz* (Sandoz, groupe Novartis) et Hulio* (Mylan, groupe Viatris). La part de l'adalimumab en volume est passée de 55,1% à 60,2%.
Si l'on considère l'ensemble de la période 2017-2020, la prescription d'adalimumab a progressé de 75% en volume dans les hôpitaux concernés par l'expérimentation article 51, et de 11% en valeur, alors que celle de l'étanercept a respectivement baissé de 5,3% et 38,9%.
L'inclusion de l'adalimumab dans l'expérimentation début 2019 a également eu un impact sur la substitution biosimilaire. En 2019, 85% des hôpitaux concernés avaient un taux de prescription de biosimilaires inférieur à 25%, alors qu'ils n'étaient plus qu'un petit tiers (31%) en 2020.
rm/eh/nc/APMnews

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