PARIS, 24 novembre 2021 (APMnews) - Les dépenses d'assurance maladie pour les dispositifs médicaux (DM) inscrits sur la liste en sus ont diminué en 2020 dans tous les types d'établissements de santé, frappées par le report d'activités de soins programmés en pleine pandémie de Covid-19, selon une analyse des données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) réalisée par APMnews.
Il s'agit de la première année de baisse après des années de croissance, notamment +3,8% en 2019 et +3,2% en 2018 sur l'ensemble des établissement (cf
dépêche du 30/09/2020 à 06:05)
Dans le secteur ex-DG (dotation globale), c'est-à-dire les hôpitaux publics et les établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic), les dépenses ont baissé de 8,2% à 1 milliard d'euros, soit une diminution en valeur de 90,9 millions d'euros (périmètre médecine, chirurgie, obstétrique -MCO- uniquement) et un retour à un niveau proche de celui de 2017. Ces dépenses avaient progressé de 4,3% en 2019 et de 4,2% en 2018.
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Cette baisse se concrétise par la diminution de 51,4 millions d'euros des dépenses de la classe des prothèses de membres inférieurs, dont une baisse de 14,7 millions pour les implants "genou fémoral bicondylien", de 11,4 millions pour les implants "genou tibial bicondylien" et de 10,4 millions pour les implants "hanche fémoral modulaire".
La classe des endoprothèses (stents) vasculaires a diminué de 13,6 millions, essentiellement du fait d'une baisse de 12,5 millions des endoprothèses coronaires actives.
Toujours dans le secteur public et non lucratif en 2020, les DM du système cardiovasculaire ont pesé pour 62,8% des dépenses de la liste en sus, dont 20,2% pour les stents, 16,6% pour les prothèses cardiaques et 18,1% pour les "générateurs d'impulsion". A titre de comparaison, ces DM représentaient 55,2% des dépenses en 2015.
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Le poids des CHU et CHR (hors Assistance publique-hôpitaux de Paris -AP-HP) dans la répartition des dépenses a tendance à s'accroître, à 48,9% en 2020 contre 42,7% en 2015.
A l'inverse, le poids de l'AP-HP a diminué (de 8,4% à 7,3%) mais dans une moindre mesure que celui des CH, passé de 35,9% à 31,3%. Celui des Espic est resté stable, à environ 9% sur la période.
La baisse des dépenses liées aux DM de la liste en sus a toutefois été plus forte en 2020 dans les Espic (-15,8%), touchés de plein fouet par la baisse des prescriptions de prothèses des membres inférieurs (-28,8%).
Globalement, les dépenses ont diminué de près de 11% dans les CH et à l'AP-HP (respectivement -23,3% et -25,7% s'agissant des prothèses des membres inférieurs), et de 6% dans les CHU-CHR hors AP-HP (-20,3%).
Du côté des CH, 297 établissements ont utilisé des DM de la liste en sus en 2020 (versus plus de 300 en 2019), dont 44 ont généré plus de la moitié des dépenses.
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Du côté du secteur privé (ex-OQN, objectif quantifié national), la baisse des dépenses liées aux DM de la liste en sus a été encore plus forte en 2020 avec 91,1 millions d'euros dépensés en moins (-10%) à 846,5 millions. Ces dépenses avaient augmenté de 3,8% en 2019 et de 3,2% en 2018.
Comme dans le secteur ex-DG, la chute est marquée pour les prothèses des membres inférieurs (-51,6 millions d'euros) et les endoprothèses vasculaires (-16,2 millions).
Dans le détail, les dépenses pour la sous-classe "implant genou fémoral bicondylien" ont baissé de 17,6 millions, la sous-classe "implant genou tibial bicondylien" de 14,2 millions d'euros, "implant hanche fémoral modulaire" de 6,5 millions d'euros et "implant hanche cotylodien" de 6,3 millions.
Les dépenses pour la classe "ligament" ont baissé de 8 millions d'euros, la classe "ostéosynthèse du rachis" de 5 millions et "prothèse membre supérieur" de 4,5 millions d'euros.
Sur les six dernières années, le poids des prothèses des membres inférieurs a tendance à baisser dans les cliniques, même s'il reste le premier poste de dépenses pour les DM de la liste en sus dans le secteur privé (34,4% en 2020 contre 40,5% en 2015).
A contrario, le poids des DM liés au système cardiovasculaire est en légère augmentation sur la période, passant de 37,4% à 43,5%.
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L'ensemble des DM associés au système musculaire et squelettique (dont les prothèses des membres inférieurs) ont constitué 52,4% des dépenses du secteur privé en 2020, contre 26% pour le secteur public et non lucratif, qui dépense davantage pour le système cardiovasculaire (62,8% versus 43,5% dans le secteur privé).
Exactement 375 cliniques ont eu recours à des DM de la liste en sus en 2020, mais 51 d'entre elles ont généré à elles seules plus de la moitié des dépenses.
rm/eh/nc/APMnews