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Hospitalisations des patients en oncologie en France en 2020: des baisses d'activité, variables selon les cancers (infographies)

PARIS, 13 avril 2022 (APMnews) - Une analyse des hospitalisations des patients pour cancers dans les établissements de santé en France en 2020, réalisée par APMnews à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), montre l'impact de l'épidémie de Covid-19 avec des baisses d'activité dans tous les établissements de santé quel que soit leur statut, ces baisses ayant été toutefois variables selon les localisations des cancers.
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La crise du Covid-19 en 2020 et les confinements associés ont entraîné une diminution significative du nombre de patients pris en charge pour un cancer, particulièrement des patients pris en charge pour un nouveau cancer.
Une juxtaposition des cartes du Covid-19 et du cancer montre que c'est dans les régions où l'épidémie a été la plus forte que la baisse du nombre de cancers pris en charge dans les établissements de santé a été la plus marquée. Par exemple, les prises en charge des cancers ont baissé de 7,4% en Ile-de-France et 7% dans le Grand Est, deux régions très touchées par le Covid-19 en 2020, mais de seulement 1,6% en Bretagne et 3,1% en Normandie, des régions de l'ouest du pays où l'épidémie fut moins forte.
Mais s'il y a eu une baisse des prises en charge des cancers, l'impact a surtout été marqué en chirurgie.
Pour les séances de chimiothérapie, on note un ralentissement alors qu'on était depuis plusieurs années sur une croissance continue, mais pas de baisse. La croissance restait en revanche marquée pour les chimiothérapies à domicile, un choix de mode de traitement qui a pu être favorisé par la volonté d'éviter de faire venir les patients à l'hôpital afin de minimiser les risques de transmission du Sars-CoV-2.
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L'activité de cancérologie a diminué dans tous les types d'établissements, la baisse étant la plus importante dans les cliniques privées et les établissements privés à but non lucratif -particulièrement pour les nouveaux patients- et la plus limitée dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC).
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On notera que les évolutions d'activité étaient variables selon le type de cancer. Notamment, des baisses étaient visibles pour les cancers du sein -particulièrement dans les CHU-, de la prostate -sauf dans les CLCC-, les cancers colorectaux et, plus modérément, les cancers de la peau.
En revanche, du côté des cancers nécessitant une prise en charge sans délai en raison du risque d'évolution tumorale rapide, l'activité s'est maintenue, par exemple pour les cancers du poumon et les cancers du pancréas.
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La baisse des chirurgies est variable selon les localisations des cancers. Elle est la plus notable pour les cancers du sein, suivis des cancers de la peau, du col de l'utérus, colorectaux et de la prostate, plus modérée pour les ovaires et les poumons, et limitée pour le corps de l'utérus, le rein et la vessie.
Mais ces variations en 2020 s'inscrivent dans des trajectoires qui, selon la localisation, étaient différentes dans les années précédentes. Ainsi, pour les cancers du sein, de la peau ou des poumons, on observait une croissance progressive depuis 2015 et cette croissance s'est brusquement arrêtée pour faire place à une baisse. Les données 2021 -non disponibles actuellement- permettront de voir si la tendance est repartie à la hausse.
Pour le cancer colorectal, on observait déjà une pente descendante, qui s'est accentuée en 2020. Pour plusieurs autres cancers, les variations sont plus limitées.
On notera que pour certains cancers, tels ceux du sein ou de la vessie, le nombre de séjours pour chirurgie est nettement supérieur au nombre de patients diagnostiqués chaque année. Cela est lié au fait que:
  • De nouveaux patients ont pu avoir plusieurs séjours pour chirurgie dans l'année (1,2 séjour par patiente pour le cancer du sein, 1,3 pour la vessie).
  • Des patients ayant eu le diagnostic de cancer dans les années précédentes ont eu de nouvelles interventions (la moitié des séjours comptabilisés pour le cancer de la vessie, plus d'un tiers pour le sein, concernent des patients diagnostiqués dans les cinq ans avant).
  • Des séjours pour biopsie sont également inclus.
  • Et pour le sein, cela inclut des reconstructions mammaires.
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L'évolution en 2020 est moins claire pour les chimiothérapies. En effet, alors que la majorité des chirurgies de cancers étaient en diminution durant cette première année de l'épidémie de Covid-19, parmi les principaux cancers, seuls ceux de l'ovaire ont souffert d'une baisse importante du nombre de séances.
Au contraire, plusieurs cancers -foie, pancréas, peau, reins et particulièrement vessie- ont eu plus de séances de chimiothérapie en 2020. Cela pourrait suggérer pour certains cancers que, même si la baisse des chirurgies était limitée, certains patients qui n'ont pu être opérés auraient été alors traités par chimiothérapie, note-t-on.
L'analyse de l'évolution sur plusieurs années montre, comme pour les chirurgies, des trajectoires très différentes selon les cancers pour le nombre de séances de chimiothérapie. Hormis le cancer colorectal, en baisse depuis plusieurs années pour le nombre de séances, on était plutôt dans des tendances à la hausse pour la plupart des autres cancers, avec pour plusieurs d'entre eux une inflexion en 2020.
Les calculs utilisés pour réaliser ces infographies sont basés sur l'identification des séjours correspondant à une prise en charge du cancer réalisée à partir de l'algorithme développé par l'Institut national du cancer (Inca) et l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) pour le PMSI-MCO (médecine, chirurgie, obstétrique).
Vous pouvez retrouver des données relatives à ce sujet par établissement sur notre site APM Intelligence (APMI).
fb/sl/nc-ab/APMnews

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