PARIS, 17 décembre 2021 (APMnews) - Une analyse de l'activité de chirurgie bariatrique des établissements de santé conduite par APMnews, d'après les données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), fait apparaître une baisse significative du nombre d'interventions ces dernières années, en particulier pour les poses d'anneau périgastrique.
Elle montre aussi des constantes, sur la répartition femmes-hommes, la répartition entre les différents types d'établissements ainsi que sur quelques différences entre régions.
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L'activité de chirurgie bariatrique a nettement baissé entre 2015 et 2020, passant de 55.656 séjours (48.441 séjours si l'on ne compte que les interventions initiales, en excluant les révisions et ablations) en 2015 à 30.526 séjours (27.078 en excluant les révisions et ablations) en 2020.
La baisse est importante surtout sur les deux dernières années. Le nombre de séjours a en effet peu varié entre 2015 et 2018 mais a baissé de 16% en 2019 par rapport à 2018, et a encore diminué de 31% en 2020, année du début de l'épidémie de Covid-19. Une baisse est observée pour toutes les techniques de chirurgie bariatrique.
Ce n'est pas lié à une réduction du nombre d'établissements réalisant ces interventions car il a peu varié, passant de 507 à 482 en cinq ans (de 453 à 447 établissements, hors révisions et ablations).
La répartition des patients par tranches d'âges est restée similaire durant cette période.
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La gastrectomie sleeve est désormais la technique de chirurgie bariatrique la plus pratiquée, dans tous les types d'établissements, et dans toutes les régions à l'exception de la Bretagne, seule région où le bypass reste majoritaire.
Sur l'ensemble du territoire, 67,6% des interventions sont des gastrectomies, 29,4% des bypass et il n'y a plus que 2,3% de poses d'anneau gastrique. Mais on notera quelques variations. La gastrectomie sleeve représente 54,7% des interventions dans les CHU-CHR mais 68,9% dans les cliniques privées. Quant aux disparités régionales, cela va de 40,9% en Bretagne à 100% en Guadeloupe, les autres régions étant majoritairement au-dessus de 60% de gastrectomie, montant jusqu'à 78% en Ile-de-France.
On notera également que le recours à la pose d'un anneau périgastrique, qui représentait encore 13% des interventions en 2013 (cf
dépêche du 10/04/2015 à 17:46), ne représente désormais guère plus de 2% (entre 1% et 3% selon les types d'établissements). Seule exception: les adolescents, pour lesquels cette technique est employée dans 21% des cas.
Il reste une exception, la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui se démarquait déjà en 2013, la pose d'anneau représentant alors 41% des interventions (cf
dépêche du 15/04/2015 à 14:49): cette technique a certes baissé mais elle compte encore pour presque 9% des interventions, bien au-dessus des autres régions, note-t-on.
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Les femmes représentent toujours environ 80% des patients opérés. La baisse de nombre d'interventions ces dernières années est d'ampleur similaire pour les deux sexes.
L'âge moyen des personnes opérées a peu varié au cours des dernières années. De même, la répartition des patients selon leur indice de masse corporelle (IMC) a également peu varié, avec un peu plus de la moitié dont l'IMC se situe entre 40 et 49,9 kg/m².
A noter, dans l'analyse des trois dernières années où la tranche 30-39,9 kg/m² a été séparée en deux tranches (30-34,9 et 35-39,9 kg/m²), que les patients dont l'obésité est modeste (30-34,9 kg/m²) sont peu nombreux mais comptent tout de même pour environ 5% des interventions (en baisse en 2020), alors que cela se situe hors des recommandations.
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Chez les deux sexes, les pourcentages des différentes techniques de chirurgie bariatrique sont proches. Les deux tiers des femmes ont eu une gastrectomie sleeve, la proportion étant légèrement plus haute mais proche chez les hommes.
Concernant les caractéristiques cliniques des patients, plus de la moitié ont un IMC entre 40 et 49,9 kg/m² et près d'un tiers entre 35 et 39,9 kg/m². Par ailleurs, 1 patient sur 5 présente une comorbidité; une proportion constante sur plusieurs années. Et 1 sur 8 est diabétique.
Quel que soit l'IMC, que les patients présentent ou non une comorbidité, la proportion des différentes techniques chirurgicales varie peu, note-t-on. Il y avait un peu moins de gastrectomies et un peu plus de bypass chez les diabétiques et dans les obésités modérées.
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En 2020, 61% des chirurgies bariatriques ont été réalisées dans des cliniques privées, et la répartition par catégorie d'établissement est restée relativement stable entre 2013 et 2020 (cf
dépêche du 10/04/2015 à 17:46).
On note une grande diversité dans le volume d'activité des centres réalisant des interventions de chirurgie bariatrique. Près de 1 établissement sur 5 fait moins de 10 interventions par an et, à l'autre extrémité du spectre, quelques centres font plus de 250 interventions annuellement. Une tendance à la diminution du nombre de centres ayant un gros volume d'activité et une augmentation du nombre de centres à faible volume est observée en 2015 et 2020.
Hormis les deux centres faisant plus de 500 interventions par an dont les taux de bypass et de pose d'anneau sont plus élevés, la proportion des différentes techniques varie peu selon le volume d'activité du centre.
Une petite proportion d'interventions réalisées en ambulatoire
Cette analyse d'APMnews sur la chirurgie bariatrique montre également qu'une petite part des interventions est réalisée en ambulatoire: 4% (tout de même en augmentation: le taux était de 2,2% en 2015). Néanmoins, un peu plus de la moitié des poses d'anneau périgastrique sont réalisées en ambulatoire (mais cette technique est devenue très minoritaire, lire plus haut); ainsi, 60% des chirurgies bariatriques en ambulatoire sont des poses d'anneaux.
Par ailleurs, 98% des séjours de chirurgie bariatrique sont suivis d'un retour au domicile. Parmi les 2% restants, il s'agit majoritairement d'un transfert en soins de suite et de réadaptation (SSR; dans 56,5% des cas), suivi de transferts en hospitalisation MCO (médecine-chirurgie-obstétrique; 31,5%).
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