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Coordination psychiatrie et médecine générale: une expérimentation réussie sur six sites

(Par Valérie LESPEZ, aux Journées de l'Adesm)
PARIS, 28 novembre 2016 (APM) - Six sites pilotes expérimentent avec succès la déclinaison de la charte de partenariat signée entre la conférence nationale des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de centres hospitaliers spécialisés (CHS) et le Collège de la médecine générale, a expliqué le Dr Sylvie Peron, membre du bureau de la conférence nationale, lors des Journées de l'Association des établissements du service public de santé mentale (Adesm), que se sont tenues jeudi et vendredi à Paris.
En avril 2014, la conférence nationale des présidents de CME de CHS et le Collège de la médecine générale ont signé une charte de partenariat qui décline, en huit points, les conditions pour améliorer la coordination entre les médecins généralistes et les secteurs de psychiatrie, et mieux associer la prise en compte des pathologies psychiatriques et des pathologies somatiques (cf dépêche du 22/04/2014 à 17:47).
"On ne voulait pas que cette charte reste simplement des bonnes pratiques. On a voulu qu'elle soit opérationnelle et qu'elle se mette en place sur le terrain", a précisé aux Journées de l'Adesm Sylvie Peron, par ailleurs présidente de la CME du centre hospitalier Henri Laborit, à Poitiers.
"On a monté un comité de pilotage entre la conférence et le Collège de médecine générale, qui a choisi six sites -rural, urbains et semi-urbains- pour l'expérimenter", a-t-elle précisé. Ces sites se situent à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Bobigny/Pantin (Seine-Saint-Denis), Lyon, Gençay/Civray (Vienne) près de Poitiers, Strasbourg, et Saint-Martin-d'Hères (Isère) près de Grenoble.
"Le comité de pilotage a élaboré un questionnaire qui reprenait les huit points de la charte, et ce questionnaire a été adressé à l'ensemble des médecins psychiatres et des médecins généralistes" de chaque site, afin de connaître le "vécu et la réalité de cette coordination" psychiatrie/médecine générale, a poursuivi Sylvie Peron. "Les chiffres sont très mauvais partout, et tout le monde voudrait que ça s'arrange !", a-t-elle commenté.
A la suite de ce constat, six internes de médecine générale (un sur chaque site) se sont proposés pour réaliser leur thèse de médecine sur ce sujet. "Ils ont contacté les médecins généralistes et les psychiatres, il y a un retour, par site, des réponses", a-t-elle précisé.
Ensuite, la coopération s'est réalisée sur chaque site avec l'idée de mettre en place localement ce qui paraissait pertinent, en fonction des résultats de la consultation. Mais "il y avait à chaque fois un trinôme avec l'interne, le psychiatre du CMP [centre médico-psychologique] du secteur et les médecins généralistes qui gravitaient autour de chaque CMP", a-t-elle souligné.

Des réunions conjointes et des outils

"Tous sont partis sur des réunions conjointes", a-t-elle annoncé, des réunions "de formation/information", des "staffs cliniques autour de cas complexes" ou encore des discussions autour d'un "protocole de soin infirmier à domicile pour les patients psychiatriques", peut-on lire sur le diaporama de présentation de Sylvie Peron, dont l'APM a eu copie.
"Actuellement, les groupes se réunissent, il y a de vrais échanges entre les psychiatres de CMP et les médecins généralistes", s'est-elle réjouie. "Et en fait, contrairement à ce qu'on a pu entendre, il y a vraiment la volonté de se rencontrer, et les médecins généralistes viennent ! C'est reconnu comme étant utile."
Sur son diaporama, elle note aussi une implication accrue "des somaticiens des établissements à la préparation à la sortie et dans la coordination avec les médecins généralistes", la mise en place sur certains sites d'un "courrier-type de sortie", de "comptes rendus d’hospitalisation" et autres "lettres de liaison", ou encore de "coordination téléphonique", comme préconisé dans la charte.
En plus, "au sein des établissements où il y a le site pilote, ça a fait tache d'huile, les autres secteurs se sont emparés de la charte pour développer aussi ce mode de communication dans leur secteur", a-t-elle assuré.
Elle cite également l'établissement de conventions entre l’établissement psychiatrique et les centres municipaux de santé (CMS), mais également avec les maisons de santé. Elle évoque même un "projet d’utilisation de la messagerie sécurisée et du DMP [dossier médical partagé]".
En matière d'impact sur les pratiques, elle note une "amélioration de la lisibilité des dispositifs de soins et de l’accessibilité aux professionnels (téléphone/réponse et délai)", une "amélioration de la connaissance des protocoles d’accueil en soins urgents, non programmés et programmés" et une possible amélioration des indicateurs pour l'amélioration de la qualité et la sécurité des soins (Ipaqss) notamment en termes de "délai d’envoi des courriers de sortie" et de "tenue du dossier patient".
vl/ab/APM

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