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La prise au long cours d'antiprotéases du VIH associée à un risque réduit d'infection par le Sars-CoV-2 (étude observationnelle)

PARIS, 29 mars 2022 (APMnews) - La prise d'antiprotéases a été associée à un risque significativement réduit de 70% d'être infecté par le Sars-CoV-2 chez des personnes vivant avec le VIH et sous traitement antirétroviral, selon une étude observationnelle diffusée en amont de l'European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (ECCMID), qui se tiendra fin avril à Lisbonne.
"Bien qu'elles présentent généralement un surrisque d'infections communautaires ou opportunistes, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ne figurent pas parmi les patients à risque élevé de Covid-19 aigu", pointent Steve Nguala du centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Chiv) et ses collègues, dans le résumé de leur présentation. Or, si les traitements par inhibiteurs de protéase ne sont "pas apparus efficaces pour soigner le Covid-19 en population générale, leur efficacité en prévention n'a pas été évaluée".
Dans cette étude de cohorte prospective menée entre mai 2020 et mai 2021 dans six centres hospitaliers, les chercheurs ont eu pour objectif d'évaluer l'impact de la prise au long cours d'antiprotéases sur l'incidence du Covid-19, chez des PVVIH.
L'analyse a porté sur 507 patients sous traitement antirétroviral, dont 169 prenaient des inhibiteurs de protéase (77% étaient sous darunavir/ritonavir, 8% sous atazanavir/ritonavir et les autres prenaient d'autres antiprotéases). Ils étaient sous traitement depuis au moins un an, précisent les chercheurs dans un communiqué de l'ECCMID diffusé vendredi.
L'âge moyen des participants était de 50 ans (52% d'hommes) et aucun n'avait précédemment été diagnostiqué avec un Covid-19.
Une sérologie réalisée à l'issue de l'année de suivi a permis de documenter la survenue d'une infection par le Sars-CoV-2 chez 18% des participants. Cette proportion était de 12% dans le groupe sous antiprotéases et de 22% dans le groupe n'en prenant pas. Quatre patients du groupe contrôle (1,3%) ont par ailleurs été hospitalisés avec un Covid-19.
Après ajustement sur les covariables (sexe, âge, nombre de CD4, contacts avec des cas de Covid-19...), les chercheurs ont constaté que les patients sous antiprotéases présentaient un risque (odds ratio OR) significativement réduit de 70% d'être infecté par le Sars-CoV-2 par rapport à ceux n'en prenant pas.
Un surrisque de Covid-19 a par ailleurs été observé pour les patients ayant été en contact avec un cas de Covid-19 dans les 14 jours précédant la consultation (OR de 2,2), ceux vivant avec au moins trois autres personnes (OR de 3) et ceux ayant présenté une agueusie (OR de 6,4).
"Les antiprotéases sont utilisées depuis longtemps, présentent un bon profil de sécurité et sont généralement bien tolérées", note Steve Nguala, cité dans le communiqué de l'ECCMID. "En s'attaquant au virus avant qu'il puisse se multiplier, ces traitements donnent la possibilité de prévenir la diffusion des infections et la génération de variants."
"L'occurrence réduite du Covid-19 chez les patients traités par antiprotéases soulève la question d'un effet préventif qui doit être davantage étudié", a-t-il conclu, appelant à la conduite d'autres études plus larges, ainsi qu'à des essais randomisés chez des personnes non infectées par le VIH, pour confirmer ces résultats préliminaires.
sb/nc/APMnews

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