WASHINGTON, 22 août 2022 (APMnews) - Chez les patients atteints d'une maladie de Parkinson, ceux qui ont à la fois l'alimentation la plus saine et le niveau le plus élevé d'activité physique présentent un risque de décès toutes causes confondues réduit par rapport aux autres, selon une étude menée par des chercheurs américains et chinois, publiée vendredi dans JAMA Network Open.
De précédents travaux suggèrent que le mode de vie est associé au risque de développer une maladie de Parkinson, mais peu d'études ont évalué son effet sur le cours de la maladie et notamment la survie, rappellent Xinyuan Zhang de la Pennsylvania State University (University Park) à State College et ses collègues.
Pour en savoir plus, ils ont analysé le mode de vie de patients parkinsoniens, et en particulier leur alimentation et activité physique, avant et après le diagnostic, à l'aide des données de deux cohortes américaines, la Nurses' Health Study (NHS) et la Health Professionals Follow-up Study (HPFS), suivant respectivement des femmes entre 1984 et 2012 et des hommes entre 1986 et 2012.
Leur alimentation et leur activité physique étaient évaluées à partir de questionnaires remplis tous les deux à quatre ans. La qualité de l'alimentation était estimée à partir des scores AHEI (Alternate Healthy Eating Index) et aMED (alternate Mediterranean Diet) et le niveau d'activité physique traduit en dépense hebdomadaire d'équivalents métaboliques.
Les patients étaient répartis en différents groupes selon leur alimentation et leur activité physique.
L'étude a porté sur 1.251 patients dont 652 hommes et 599 femmes dont la maladie de Parkinson a été diagnostiquée à 73,4 ans en médiane. Au cours du suivi entre 32 à 34 ans, 942 d'entre eux sont décédés.
L'analyse poolée des données, ajustées sur le tabagisme, l'indice de masse corporelle (IMC), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les antécédents de maladies chroniques et l'usage de traitement hormonal substitutif (THS) pour les femmes, montre que les personnes qui avaient l'alimentation la plus saine avant le diagnostic de maladie de Parkinson présentent un risque de décès toutes causes réduit de manière significative sur le plan statistique de 31% par rapport à celles qui ont l'alimentation la moins saine. Le résultat est similaire en se limitant aux quatre années précédant le diagnostic de maladie de Parkinson. Cet effet positif se retrouve à la fois chez les hommes et les femmes.
De la même manière, une fois le diagnostic posé, les patients qui ont l'alimentation la plus saine présentent un risque significativement réduit de décès par rapport à ceux qui ont l'alimentation la moins saine, de 43%. En se limitant aux quatre années précédant le décès, l'alimentation la plus saine est associée à une diminution de la mortalité de 48%.
Des résultats similaires sont observés pour l'activité physique, avec une baisse de 29% de la mortalité pour les personnes qui avaient le niveau le plus élevé avant le diagnostic de maladie de Parkinson par rapport à celles avec le niveau le plus bas et de 53% après le diagnostic.
En se limitant aux quatre années précédant soit le diagnostic soit le décès, la mortalité était réduite de respectivement 32% et 31%.
L'ensemble des données poolées indique que le risque de décès est significativement réduit de 49% pour les personnes qui, avant le diagnostic de maladie de Parkinson, avaient à la fois l'alimentation la plus saine et le niveau d'activité le plus élevé par rapport à celles qui associaient l'alimentation la moins saine et le plus faible niveau d'activité. Après le diagnostic, le risque de décès était réduit de 65%.
Ces résultats suggèrent qu'en améliorant leur alimentation et en augmentant leur activité physique, les patients parkinsoniens pourraient améliorer le cours de la maladie, concluent les chercheurs.
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