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Covid-19: Olivier Véran sonne la mobilisation de tous les soignants

PARIS, 25 mars 2021 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a appelé jeudi soir, lors d'un point presse, à la mobilisation de tous les soignants pour renforcer la vaccination anti-Covid-19 et la prise en charge des patients, saluant "le dialogue" entre les établissements publics et privés qui travaillent ensemble dans le cadre de la crise sanitaire.
"Aux côtés des soignants, toutes les équipes du ministère des solidarités et de la santé, que cela soit à l'échelon national ou dans les agences régionales de santé [ARS], sont mobilisées pour accompagner la montée en puissance [de la stratégie vaccinale, ndlr] et lever tous les obstacles qui doivent être levés. Nous relançons la mobilisation de renforts et nous facilitons autant que possible l'ouverture exceptionnelle d'unités de réanimation", a résumé Olivier Véran.
Olivier Véran, le 25 mars 2021 - capture d'écran
Olivier Véran, le 25 mars 2021 - capture d'écran
"Le dialogue entre les hôpitaux publics et les hôpitaux privés est aujourd'hui d'une fluidité qui n'a sans doute jamais été connue auparavant", a-t-il salué, soulignant une "mobilisation collective totale". "Aucune force, aucune ressource, n'est compromise par des jeux de rôles ou de l'attentisme", a-t-il ajouté.
Interrogé sur ce niveau de mobilisation du secteur privé, Olivier Véran a fait remarquer que les établissements privés lucratifs et non lucratifs prenaient actuellement en charge 22% des patients Covid en réanimation, contre 18% en première vague.
"Nous poussons les murs partout, il y a des protocoles qui sont mis en commun entre le public et le privé, c’est la mobilisation de tous", a-t-il insisté.
Il a notamment cité le cas de l’Île-de-France, une des trois régions où "la situation est plus préoccupante" -avec les Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca)-, en passe d'enclencher le 4e palier de mobilisation des capacités sanitaires pour faire face à la hausse des hospitalisations.
"Il faut que les hôpitaux privés et publics franciliens arment 2.250 lits de réanimation juste pour les malades Covid", a appuyé le ministre. "C'est un défi immense, autant que le sont l’angoisse et l’épuisement des soignants qui doivent faire face à cette 3e vague."
Olivier Véran a souligné que cette augmentation capacitaire se traduirait par une augmentation du niveau de déprogrammation de 35% à 80%, comme l’a déjà dit le directeur général de l’ARS Île-de-France, Aurélien Rousseau (cf dépêche du 25/03/2021 à 17:52).
"Parfois, certains des défis auxquels le système de santé est confronté sont comme banalisés tant la mobilisation au cours de la dernière année a permis de réaliser des choses que l’on pensait collectivement inatteignables", a tenu à souligner le ministre.
Notant par ailleurs "un rajeunissement des malades admis en réanimation", il a expliqué que "la campagne vaccinale protège graduellement et prioritairement les plus vulnérables de nos concitoyens", ce qui mène à un changement de "profil" des personnes hospitalisées en réanimation.
"Nous constatons un relatif rajeunissement de ces personnes, en comparaison des données observées en novembre et en décembre 2020. Nous observons également une augmentation du risque d'être admis en réanimation entre 15 et 75 ans depuis le mois de février dernier, et une légère augmentation de la sévérité de la maladie chez l'adulte jeune, liée à la diffusion et aux caractéristiques des variants", a-t-il néanmoins prévenu.
Il a souligné le risque encouru par les populations jeunes, régulièrement présentées comme moins exposées à des formes graves de la maladie: "J'insiste, car j'entends dire que les jeunes ne craignent rien. Les jeunes craignent moins, mais ils ne sont pas à l'abri."

Des renforts pour accélérer la vaccination

Olivier Véran s'est également félicité des derniers chiffres relatifs à la campagne vaccinale contre le Covid-19. D'après les données de son ministère, la France compte jeudi soir plus de 7 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin, et plus de 2,5 millions qui ont reçu les deux doses.
Par ailleurs, pour aider les personnes de plus de 75 ans à obtenir des rendez-vous pour la vaccination -alors que des difficultés sont encore observées-, il a annoncé que "plus de 3.000 personnes vont être mobilisées à l'assurance maladie".
"Nous allons déployer une campagne d'appels téléphoniques systématiques qui seront assurés par l'assurance maladie. Vous serez appelés progressivement dans les semaines à venir pour qu'un rendez-vous puisse vous être proposé si vous le souhaitez", a-t-il promis. Ce renfort coïncide avec l'ouverture de la campagne vaccinale "à toutes les personnes de plus de 70 ans", même sans comorbidités, dès samedi (cf dépêche du 23/03/2021 à 13:00). Pour se faire vacciner, elles pourront se rendre dans un centre de vaccination proche de chez elles, chez leur médecin traitant ou en officine.
De façon plus générale, le ministre a promis "une montée en puissance continue" de la vaccination grâce à l'augmentation de la production mondiale de vaccins et des livraisons qui vont concomitamment augmenter. "D'ici à la mi-avril, nous aurons vacciné plus de 10 millions de personnes, soit une majorité des personnes les plus vulnérables", a-t-il assuré.
"De nouveaux vaccins vont arriver, comme le vaccin Johnson&Johnson [J&J] à la mi-avril. Nous tiendrons les objectifs fixés", a-t-il martelé.
Le groupe J&J, dont le vaccin contre le Covid-19 a été homologué début mars (cf dépêche du 11/03/2021 à 17:08), s'était engagé à livrer 55 millions de doses d'ici juin, mais le ministère a "insisté" pour que ces livraisons soient honorées "dès avril", rappelle-t-on (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:53).
Le ministre des solidarités et de la santé a également salué l'engagement "des dizaines de milliers de professionnels de santé, des agents de l'Etat, des sapeurs-pompiers, des militaires, qui consacrent leur quotidien et leur énergie à nous protéger".
Il a "tiré un coup de chapeau particulier" aux infirmiers, "qui jouent un rôle majeur dans notre système de santé", et a précisé que "leur mission va encore s'amplifier dès demain [vendredi], avec la possibilité désormais de prescrire eux-mêmes le vaccin et de vacciner au domicile des patients" (cf dépêche du 25/03/2021 à 12:40).
Pour rappel, d'autres professionnels pourraient injecter les vaccins, dans les centres cette fois, notamment les étudiants en santé et les vétérinaires. Un avis de la Haute autorité de santé (HAS) sur le sujet est attendu en fin de semaine (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:53).
Olivier Véran a aussi appelé jeudi soir les étudiants en santé et les soignants fraîchement retraités à prêter main forte pour la vaccination "et dans les hôpitaux quand ils peuvent".
"Nous avons besoin de bras, nous avons besoin d'énergie, nous avons besoin de tout le monde", a-t-il fait valoir.

Des restrictions renforcées dans trois nouveaux départements

En début de conférence, le ministre des solidarités et de la santé a fait état d’une accélération de l’épidémie et d’une dégradation de la situation sur l’ensemble du territoire, "notablement dans plusieurs départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, de Bourgogne-Franche-Comté, Normandie ou Grand Est", avec une hausse des contaminations de 80% dans certains départements.
Conférence de presse Covid-19 du 25 mars 2021 - capture d'écran
Conférence de presse Covid-19 du 25 mars 2021 - capture d'écran
En conséquence, 16 départements ont été placés en vigilance renforcée jeudi: l’Ain, les Alpes-de-Haute-Provence, les Ardennes, l’Indre-et-Loire, l’Isère, le Jura, le Loir-et-Cher, la Loire, la Lozère, la Marne, la Meuse, l’Orne, la Savoie, la Haute-Savoie, le Vaucluse et l’Yonne.
Par ailleurs, trois départements "avec une situation encore plus dégradée" feront l’objet de nouvelles mesures de freinage de l’épidémie, comme l’avait annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal: l’Aube, la Nièvre et le Rhône (cf dépêche du 24/03/2021 à 15:35).
"Pour ces trois départements, après concertation avec les élus mais aussi avec les services de l’État, les établissements de santé, il est apparu indispensable d’amplifier les mesures de protection", a expliqué Olivier Véran, indiquant qu’il s’y appliquerait, à compter de vendredi minuit et pour une durée de quatre semaines, des mesures identiques aux 16 départements reconfinés une semaine plus tôt (cf dépêche du 18/03/2021 à 22:12).
En évoquant "certaines voix [...] qui demandent le retour à un confinement plus dur", le ministre a défendu la stratégie territorialisée du gouvernement: "Le virus ne circule pas du tout de la même manière [...], le Finistère est 10 fois moins touché que la Seine-Saint-Denis."
"La fermeture des écoles, c’est une décision de dernier recours que nous voulons à tout prix éviter, car nous savons qu’elle a des conséquences très lourdes sur le développement des enfants et sur le quotidien des parents", a insisté Olivier Véran, en promettant "des protocoles renforcés en sus de ceux qui sont déjà mis en place dans les établissements scolaires".
La ministre a rappelé qu’un confinement généralisé ne serait envisagé "que lorsque toutes les autres options n’[auront] pas suffi à endiguer l’épidémie".
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